Idée #1: Que serait Genève « ville durable» transparente à l'eau?

12 mars 2018
catégories : programme4, suisse

La ville durable ----Quel est l’objectif à atteindre ?

L’objectif recherché devrait être de rendre la ville « transparente pour l’eau », c’est-à-dire de faire en sorte que le processus d’urbanisation perturbe le moins possible, et idéalement pas du tout, le cycle hydrologique « naturel » [1].

Sur un plan plus pratique, ce grand principe se décline de la manière suivante :

  • Ne pas modifier la part de l’eau qui rejoint la nappe. Pour ceci il est nécessaire de maintenir la capacité d’infiltration des sols, soit au droit des surfaces urbanisées (par exemple en utilisant des revêtements poreux ou perméables) soit à leur proximité immédiate (par exemple en utilisant des noues d’infiltration, des tranchées ou des puits).
  • Ne pas modifier la part de l’eau qui est évapotranspirée par la végétation. Ce principe implique d’une part la nécessité de maintenir de la végétation sur le site, et d’autre part celle de mettre suffisamment d’eau à la disposition de cette végétation. L’utilisation d’espaces verts ou même de toitures végétalisées pour recevoir les eaux pluviales permet une évacuation de l’eau par évapotranspiration. L’eau est ainsi mise au service de la végétation et en retour la végétation joue un rôle actif dans la gestion de l’eau.
  • Ne pas accélérer les écoulements pour la part qui ruisselle. Il faut donc éviter les conduites et développer plutôt des solutions de types fossés, noues, tranchées en s’appuyant autant que possible sur les lignes d’écoulement naturelles (ruisseaux, thalwegs, fonds de vallons, etc.). Il faut également préserver les zones de stockage ou d’infiltration préexistantes. Ceci nécessite des actions d’identification et de planification urbaine de façon à interdire ou limiter l’urbanisation dans ces zones sensibles. Ce type d’actions en faveur de la bonne gestion des eaux pluviales peut également conduire à redécouvrir d’anciens ruisseaux, permanents ou non, qui avaient été canalisés ou busés, à développer et restaurer des zones humides ou des zones naturelles d’expansion de crue.
  • Veiller à une séparation stricte des eaux usées et des eaux pluviales. Les eaux pluviales doivent être déconnectée des réseaux d’assainissement et, autant que possible, valorisées.
  • Diminuer les sources potentielles de polluants. Il faut utiliser le moins possible de produits phytosanitaires ou de sels de déneigement, veiller à une collecte efficace des ordures ménagères, éviter les matériaux de construction susceptibles de relarguer des produits toxiques, etc.
  • Limiter autant que possible les écoulements sur des surfaces urbaines imperméables qui vont être lessivées et érodées par l’eau. Ceci nécessite de gérer les eaux pluviales au plus près de leur point de chute.

Enfin les ouvrages eux-mêmes devront être traités en continuité avec les milieux naturels, de façon à préserver et à développer les corridors aquatiques et s’inscrire dans les trames vertes et bleues.

En pratique les tuyaux ne devraient plus être qu’une exception pour gérer les eaux pluviales.

Source:www. graie.org


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